Nous sommes à 5150 mètres d’altitude, à quelques pas de la lagune.
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On rejoint enfin notre hôtel, pas plus confortable que la veille mais plus glacial encore. Ernesto nous abandonne au bord de ses flots, seuls avec les flamants roses et la lagune orange. Il faut bien une heure pour s’en approcher et tenter d’apprivoiser l’époustouflante réalité de la Laguna Colorada. La terre nous parle et on l’écoute en silence, cette terre qu’on admire bouche-bée quand un mirage rouge se laisse deviner à l’horizon. Au lieu-dit Sol de Mañana, on marche à travers les volutes soufrées des fumerolles, entre des mares qui bouillonnent en permanence. Comme on vient de rejoindre les circuits classiques, il y aura désormais un peu plus de monde sur notre route, un monde très relatif qui ne gâchera jamais notre impression d’être seuls au monde. On partage cette cure thermale avec d’autres voyageurs venant d’Uyuni. On s’arrête déjeuner aux sources chaudes de Polques, dont la petite baignoire bouillante fait face à l’infini. Gare à celui qui boit son eau, l’arsenic qu’elle contient le tuerait à coup sûr. Il domine un parterre de lagunes dont la plus spectaculaire est la Laguna Verde. Volcan aux lignes parfaites, culminant à 5991 mètres d’altitude, le Licancabur marque la frontière avec le Chili voisin. On croise là-bas des figures naturelles émoussées par le vent.
Le Paso del Condor est jaune comme le désert, et ses montagnes prennent des teintes rose pâle, beige et ocre. La Laguna Kollpa est blanche et sèche comme le borax qu’on y extrait. On en descend de temps à autre pour admirer les lagunes ou les étendues immaculées. La beauté de ce tableau en mouvement est le premier trait d’une composition miraculeuse qui défile tout au long de la journée derrière les vitres de notre 4x4. Il y a le rose des flamants, pour commencer, et leur ballet majestueux sur les eaux de la Laguna Hedionda. Nous quittons Quetena Chico, village au bout du monde, pour gagner l’immensité saisissante des hauts-plateaux et ses couleurs éblouissantes. Je précise la date car elle fait partie de celles dont on veut se souvenir pour toujours. Nous partons aux aurores le dimanche 14 Novembre 2010. Des lamas patientent dans les arrière-cours et sur les terres asséchées.
Les enfants du village s’affrontent sur le terrain de foot jusqu’à la nuit. Quand je me réveille, le soleil est déjà rasant. Je me sens malade et pars faire une sieste pour gagner quelques heures de sommeil. Son musée polyvalent éclaire nos connaissances sur la région, sa géologie et sa faune.
Après avoir gagné l’ivresse des sommets, nous sommes de retour à Quetena Chico.